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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Dim 6 Jan - 0:50
La mer est déchaînée, aujourd'hui aussi. Alors que les flots se fracassent contre les remparts les plus bas de la forteresse, ceux qui entourent toute la cité, une silhouette vêtue d'une cape épaisse fait les cent pas sur leur chemin de garde. Les pavés sont glissants, mouillés par les éclaboussures d'écume qui montent jusqu'à la, et le visage de Lycoris est maussade, pour ne pas dire remplie d’amertume ; une douleur familière persiste à l'arrière de sa tête, lui donnant envie de se fracasser cette même tête ici, sur la pierre. Ses bras et ses jambes aussi sont perclus de courbatures, comme après chaque fois ou elle fait appel à son pouvoir de changeforme. Se faufiler au sein de la forteresse n'aurait pas été chose aisée sous sa forme de loup, mais elle a pu se glisser à la suite d'une patrouille montant dans une des nombreuses tours de gardes surplombant les remparts, lui donnant ainsi accès à un endroit où elle s'était souvent réfugiée pendant son séjour à Novae. Et à présent que demain sonne l'heure de son départ, réticente, elle s'est résolue à écrire à Valérius, lui donnant rendez-vous ici même. Meredith le lui avait fait promettre, sans quoi son égo surdimensionné ne lui aurait pas pardonné, évidemment. Non, elle aurait encore préféré crever que de l'admettre.

La mine renfrognée, elle fait encore un aller-retour avant de soupirer, puis plaque ses mains contre le mur surplombant le rempart. Il se fait tard, et de toute évidence il ne viendra pas, si elle en croit les derniers rayons du soleil qui commencent à disparaître derrière l'horizon. Et il ne lui reste plus beaucoup de temps avant que le prochain tour de garde ne passe, devant disparaître des lieux avant ça. Sortant alors un petit sac en toile de jute jusqu'à là accroché à sa ceinture, elle défait cette dernière, puis retire sa cape, la plie et la fourre dans le sac. C'est pendant qu'elle est en train de délier les laçages de sa robe qu'elle entend le grincement de la porte de la tour de garde, ce qui la fait suspendre son geste.
Lycoris de Sombresang
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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
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Allégeance : L'Empire
Dim 6 Jan - 0:55
Lancer de dés: Est-ce Valerius qui arrive sur les remparts?
Lycoris de Sombresang
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Maîtres du Cycle
I know, too, that death is the only god who comes when you call.
Maîtres du Cycle
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Dim 6 Jan - 0:55
Le membre 'Lycoris de Sombresang' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Oui ou Non' :
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Maîtres du Cycle
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
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Allégeance : Invictis
Dim 6 Jan - 16:59
C’était la fin de son service, le moment de sa permission pour le reste de la journée. Le Cerbère salua ses camarades, déclinant leur invitation à aller boire un verre pour se changer les idées avec une après-midi bien remplie. Non pas qu’il n’appréciait pas leur compagnie, ou qu’il ne souhaitait pas s’enivrer pour faire venir plus vite le lendemain, mais il avait un rendez-vous.

Sous sa cape, il conservait le papier sur lequel étaient griffonnés les quelques mots de l’invitation : la date, le lieu, l’heure. Celle-ci était quelque peu dépassée, malheureusement il n’avait pas simplement pu s’éclipser plus tôt sous prétexte qu’il devait recevoir des excuses de la part d’une copiste. Ses faits d’armes, sa renommée et son ancienneté lui donnaient accès à quelques avantages au sein de la garnison, mais il ne restait qu’un légionnaire, soumis aux mêmes règles que le reste de ses pairs.

Au pied et au sommet de l’escalier de la tour de garde, il avait salué amicalement les légionnaires en service comme en pause. Le temps de son intégration difficile, celui où il n’était considéré que comme un tueur de centurion, était révolu, bien qu’il avait laissé quelques traces dans sa vie et dans certains regards. Aujourd’hui, nombre de ses compagnons d’armes avaient oublié cette histoire, ou l’avaient occultée de leur esprit. Certains ne savaient même plus à quoi il devait sa célébrité, et demandaient rarement pourquoi. Cela l’arrangeait.

C’était donc sur un éclat de rire qu’il avait ouvert la porte de la tour qui donnait sur les remparts, et sur une scène à laquelle il ne s’était pas attendu. Refermant la porte derrière lui, il haussa un sourcil, un sourire amusé sur les lèvres.

« Comme vous y allez. Je n’en attendais pas tant quand vous m’avez écrit à propos d’excuses, vous savez. »

Valerius avait tendu le mot qu’elle avait écrit, et rit doucement avant de le ranger.

« Et puis ce n’est pas raisonnable, par un temps pareil. Vous allez attraper froid. »

Le légionnaire s’approcha d’un pas sûr, jusqu’à s’appuyer contre le muret l’empêchant de tomber à l’eau, le regard posé sur elle.

« Vous m’avez demandé, me voici. »
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Lun 7 Jan - 19:50
C'était bien lui, et si elle n'avait pas été à moitié en train de se déshabiller, la belle aurait presque poussé un soupir de soulagement. Il aurait été difficile d'expliquer une nouvelle fois que ce qu'elle faisait dans une situation... compromettante.

« Tout vient à point qui sait attendre » ironise-elle d'un ton égal, sans vraiment pouvoir se permettre davantage de sécheresse à l'égard d'un homme sans se mettre en danger.

Attrapant les pans de la cape qui s'était glissée à ses pieds, elle la remonte hâtivement, plus parce qu'elle commençait à frissonner que par pudeur réelle- non, ça elle s'en fichait relativement. Certaines femmes de l'île répugnaient à ne montrer qu'un mollet par peur pour leur réputation, mais Lycoris manquait cruellement de valeurs telles que la morale ou l'honneur. Plus terre à terre, elle appréciait simplement la chaleur qu'apportait la doublure de fourrure, Novae étant encore plus froid que Celeia en hiver en raison de sa position au nord de l'île.

La louve resta silencieuse quelques secondes qui s'étirèrent péniblement entre eux, le regard perdu au-delà des remparts. Elle se trouvait de plus en plus souvent à fixer la ligne de l'horizon de ses yeux, attendant le moment ou elle aussi elle prendrait la mer pour écumer le monde à la recherche de sa sœur. Finalement, la jeune femme se décida à se tourner vers le légionnaire et, après un peu plus de temps perdu à souffler sur ses mains pour tenter de les réchauffer, visiblement mal à l'aise et réticente à l'idée de faire des excuses, elle prit la parole. Il commençait même à pleuvoir finement, larmes glacées des nuages qui venaient mouiller désagréablement la peau nue du visage.

« Vos compagnons ne vont pas tarder à entamer leur tour de garde, et je doute qu'ils apprécient de voir une femme sur les remparts. Marchez avec moi jusqu'à la prochaine tour de garde, nous redescendrons par-là» lui proposa Lycoris, avant d'entamer elle-même la marche d'un bon pas énergétique pour se réchauffer.
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Mar 8 Jan - 22:36
Un sourire répondit à la remarque de la belle. Le légionnaire observa la copiste remonter sa cape, curieux de la raison qui l’avait incitée à la retirer pour commencer. Il se doutait bien qu’il ne s’agissait pas d’une technique de séduction, bien que l’idée était plaisante. Que cela soit un simple caprice d’une personne déjà capricieuse lui effleura l’esprit. Après tout, de nombreuses personnes faisaient des choses insensées, voire dangereuses pour le plaisir. Peut-être avait-elle entendu dire que le gel raffermissait la peau, préservait la jeunesse. Peut-être était-ce là le secret de sa froide beauté.
Le saurait-il un jour ?

Le regard incandescent était perdu dans celui ocre, lui-même perdu au milieu des vagues. Des bribes de rêveries lui parvenaient, l’histoire d’une sœur, un nouveau mystère qui ne lui serait certainement jamais dévoilé lui non-plus. Le Cerbère ne perturba pas ces pensées, ni cet égarement de l’Humaine. Il avait tout son temps, bien plus qu’elle n’en avait, elle qui partirait certainement le lendemain avec son Tesserarius. Et puis, il le savait : la mer était belle, hypnotisante. Lui-même s’y perdait souvent en contemplation, il aurait été hypocrite de l’en blâmer.

Les premières gouttes glacées de la pluie qui s’annonçait déjà depuis un moment rythmèrent la reprise de ses mots, qui encore une fois incitèrent un sourire de son interlocuteur. Elle avait tort, bien entendu. Ses compagnons apprécieraient la vue tout autant que lui, probablement plus. Mais il s’abstint de le mentionner et, acquiesçant, se décolla du muret où il s’était installé pour marcher à ses côtés. La promenade était bienvenue, l’activité le réchauffait. Les yeux levés vers le ciel, Valerius souffla de l’air chaud dont la formation nuageuse s’envola, emporté par le vent.

« Comment êtes-vous arrivée jusqu’ici ? »

Le légionnaire ne la regardait pas, les yeux toujours rivés vers le ciel s’obscurcissant. Il n’y avait pas pensé initialement, estimant qu’on lui avait simplement laissé le passage lorsqu’elle s’était présentée comme membre de la suite du Sire Thrasea. Mais sa remarque sur la réaction potentielle de légionnaires quant à sa présence sur les remparts laissait entendre qu’elle n’était pas montée avec leur consentement, et les remparts n’avaient pas nombre d’accès.
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Jeu 10 Jan - 21:25
Un sourire lui serait presque venu aux lèvres, tant elle s'attendait à cette question avant même de l'entendre de la part du Cerbère.

« Une femme garde ses secrets » répondit-elle, énigmatique, avant de détourner la conversation vers d'autres sujets moins compromettants:

« Si vous n'avez pas encore dîné, je daigne de vous inviter en guise de... dédommagement pour le temps que vous avez perdu à me raccompagner. »

Le mot excuse lui brûlerait trop les lèvres, apparemment. Et en réalité, elle avait surtout faim, son estomac creusé par l'absence de repas depuis son lever. Les préparatifs pour le départ allaient de bon train à l'auberge, et une procession militaire aussi importante que la leur avait emmené... Un certain nombre de choses, plus ou moins utiles selon l'avis de la jeune femme. Il n'y avait par exemple point de nécessité selon elle à emmener au moins deux épées par soldat- à quoi s'attendaient-ils, à les égarer en chemin ? Mais il est vrai que ces dernières années, les gouverneurs des provinces attendaient de moins en moins le dégel du printemps pour lancer leurs campagnes annuelles, et le retour serait probablement davantage intéressant que l'aller.

« Je n'ai pas beaucoup... du tout, eu l'occasion de tester les différentes tavernes de la ville, donc je vais compter sur votre connaissance de la ville pour choisir un endroit agréable » expliqua ensuite l'humaine en marchant côte à côte de son compagnon improvisé, laissant la paume droite de sa main glisser le long de la pierre du mur comme si elle disait en revoir à la forteresse.

Novae étant une cité à forte influence militaire avant tout, peuplée de soldats en formation sans compter le stationnement de la marine impériale ; c'était peut-être bien la ville la moins ouverte aux femmes. Durant tout leur séjour, Lycoris n'avait ainsi presque pas quitté la sécurité de l'auberge dans laquelle ils avaient fait halte, si ce n'était pour la protection que lui offrait son armure aux yeux du monde en journée. A présent, elle appréhendait la situation non pas à l'idée qu'on lui fasse du mal, le poids rassurant de la dague présente autour de sa ceinture lui donnant de l'aplomb, mais plutôt que sa dernière soirée à profiter de la cité soit gâchée par les primates du coin. Sa gorge blessée l'avait confinée de force au repos durant plusieurs jours dans sa chambre, et c'est Meredith qui avait généreusement endossé son rôle d'imposteur. Ne pas pouvoir profiter pleinement de l'excitation qui venait avec l'idée de visiter une ville inconnue avait été très frustrant pour Lycoris, qui en avait en partie rejeté la faute sur sa rencontre avec Valerius; aussi partait-elle naturellement réticente à cette rencontre.

Le léger, mais pourtant présent froncement de ses sourcils, créant un pli entre son nez et son front. La manière dont ses lèvres se retroussaient légèrement pour laisser entre-paraître des dents qui semblaient fort bien aiguisées pour une humaine. Tant de petits détails laissant apparaître à l’œil vif l'état d'esprit agité dans lequel la princesse se trouvait ce soir, malgré elle. Consciente des émotions qui la troublaient ou peut juste transie de froid, ainsi sur le haut des remparts, elle attrapa de ses deux mains sa capuche qu'elle rabattu sur son visage, qui disparut presque sous les plis d'hermine qui débordaient généreusement du vêtement.
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Lun 14 Jan - 18:32
La jeune femme était toujours aussi évasive, ce qui la rendait d’autant plus suspecte. Pourtant il aurait dû arrêter de s’en soucier. Elle était l’affaire d’un Tesserarius, bientôt elle partirait. Et lui était sans doute le plus pragmatique de sa décurie. Il avait laissé couler sans effort des affaires bien plus louches lorsqu’on lui en avait donné l’ordre, et s’était souvent fait reprocher son flegme par ses camarades en conséquence. Alors pourquoi sa curiosité était tant attisée par le cas de cette copiste ?

Les lèvres de Valerius se retroussèrent et un sourire, et il retint un ricanement lorsque Lycoris prononça le terme dédommagement. Il se retint aussi d’ajouter au raccompagnement sa blessure, son manque de sommeil et le dérangement de ses compagnons comme raisons valables pour un dédommagement supplémentaire. Il réalisait que ce terme seul avait dû brûler gorge et lèvres de l’Humaine, et imaginait l’insistance , peut-être même le chantage qu’avait dû employer Meredith pour que sa cousine soit présente ici-même, sur ces remparts. Chaque chose en son temps.

« Avec plaisir. Je connais un petit endroit excellent et assez discret. Vous n’aurez même pas à craindre qu’on vous voie en ma compagnie. »

La pique était facile, le sourire était moqueur, mais l’humour n’était pas hargneux. Le Cerbère n’eut pas à voir le visage de la belle, caché sous sa capuche, pour deviner sa réaction. Ne pas abuser du sentiment de culpabilité qu’elle devait, ou aurait dû avoir ne voulait pas dire qu’il n’en profiterait pas pour s’amuser de petites vengeances çà et là, toutes innocentes, bien sûr.

Valerius prit les devants, tenant galamment la porte du poste de garde suivant pour qu’elle puisse passer, ne répondant aux regards interrogateurs des légionnaires que par des petits sourires amusés. Il la dirigea ensuite à travers rues et ruelles, saluant de la tête comme à son habitude les habitants qui le reconnaissaient.

« Nous y sommes presque. J’espère que vous aimez la viande. »

Quelque chose lui disait que c’était le cas.
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Mar 15 Jan - 21:51
La viande, hm? Un choix quelque peu original pour répondre à la demande d'une jeune noble, mais elle acquiesce alors qu'ils traversent les rues de la cité pour finalement rentrer dans une petite rue menant à un restaurant qui projette une lumière chaleureuse. Une vision bienvenue, à laquelle on aspire de s'y engouffrer, alors que la pluie s'abat de plus en plus fort sur leurs têtes.

Et s'engouffrer ils font, comme deux chiens mouillés. Rapidement, elle comprit ce qu'il avait voulu dire par sa dernière remarque. L'odeur de viande mijotée qui flotte dans l'atmosphère du restaurant avait de quoi faire crier famine son estomac. Elle abaisse sa capuche pendant qu'ils traversent la pièce, ignorant superbement les murmures qui pour une fois, ne semblent pas lui être destinés mais belle et bien à son compagnon. Quoique, sa présence ne doit évidemment pas y être étrangère. Peut-être qu'elle aurait dû s'inquiéter de détails avant de l'inviter ainsi, comme de savoir s’il était marié- mais ça, ce n'est pas son problème, mais le sien. L'égoïsme qui la caractérisait se serait inquiété de sa propre réputation, mais si loin de la capitale, elle ne craint pas grand-chose.

Après s'être installés à une table un peu à part, destinée à deux personnes et pas plus, contrairement aux habituels longs bancs des auberges qui s'alignaient près du feu, elle fait une fois de plus glisser sa cape, libérant une cascade d'ondulations ébène. Ce dîner était une obligation, une corvée que lui dictait les règles de leur société, mais après cette soirée, elle aurait effacé la dette qu'elle avait à l'égard du légionnaire, et elle pourrait rentrer à Celeia le cœur tranquille.

Ce n'était pas quand son propre cœur qui lui sommait d'agir honorablement cela dit, mais elle tenait haute estime de l'opinion de l'obstinée Meredith et ne voulait pas décevoir sa cousine. La jolie métisse était après tout ce qu'il se rapprochait le plus d'un semblant de famille pour elle, à présent que sa sœur était partie. A cette pensée, elle sentit encore une fois une douleur en son sein, crispant légèrement son visage, mais encore une fois, elle la chassa de son esprit. Elle avait des années devant elle si elle voulait se répandre dans la nostalgie et le malheur après tout, et ce soir, obligation ou non, elle avait envie de passer un bon moment- le temps passerait plus vite s’ils partageaient un dîner agréable. Elle se pencha doucement vers lui.

« Le capitaine de Sombresang m'a... informée que vous jouissez d'une certaine célébrité, sur l'île. Construite sur votre passé de gladiateur, et sur un meurtre.» souffla-elle a voix basse en battant des cils. Qu'il l'interprète comme une provocation ou de l’idiotie de sa part, elle lui laissait le choix, et un léger sourire se dessina sur ses lèvres pour la première fois depuis qu'ils s'étaient revus.
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Mer 16 Jan - 19:05
Le Repos du Guerrier avait tout l’air d’une bicoque, mais il s’agissait de l’un de ces établissements qui avait conforté Valerius dans l’idée que les meilleures choses pouvaient se retrouver sous des atours peu flatteurs. Pourtant, cela n’avait pas toujours été le cas. Autrefois, le Repos était un somptueux point de rendez-vous entre nombre de légionnaires dont la majorité des soldes finissaient dans les caisses de la taverne. Son propriétaire, Apicius, avait lui-même servi durant la majorité de sa vie dans la Légion, officiant partout dans Invictis, jusqu’à revenir prendre sa retraite à Novae.

Mais au fil des ans, les habitués se sont fait plus rares ; morts, ou envoyés ailleurs. Apicius s’est lui aussi fait vieux, et bientôt il ne fut plus en mesure d’occuper son poste. Son fils, Marcus, avait bien repris l’affaire qu’il voulait devenir familiale, mais les grandes heures de la taverne étaient passées. Et progressivement, les nouvelles recrues avaient trouvé de nouveaux endroits où se retrouver, se rassembler, et le Repos du Guerrier avait peu à peu sombré dans l’oubli général. Si bien que la grande taverne avait dû fermer, revendue à perte pour ne pas ruiner plus le nouveau propriétaire.

Cependant, là où on lui avait conseillé d’arrêter, Marcus avait persévérer. L’or de la revente avait servi à racheter un lieu plus modeste, moins bien positionné, moins flatteur. Mais l’art, le savoir, la bonne cuisine avaient fait partie des bagages qui furent posés là, et le Repos du Guerrier bénéficia d’une deuxième jeunesse. Plus discrète, moins éclatante, mais suffisante pour que le Père Apicius puisse partir en paix, et pour que son héritier soit heureux de sa situation.

C’était une histoire qu’avait mentionné son père lorsque Valerius était plus jeune, et qu’il avait demandé à Titus de lui raconter quand ils arrivèrent à Novae. Les deux officiers avaient été des habitués de la première comme de la seconde itération du Repos, et Valerius avait grandi en entendant dire qu’il n’y avait de meilleure cuisine à Invictis. L’essayer avait été l’adopter, et depuis toutes ces années, c’était lui qui était devenu un habitué fidèle, remplaçant son père comme Marcus avait remplacé le sien.

Le doux fumet de la viande grillée chatouilla les narines du Cerbère lorsqu’il poussa la porte, lui tirant un sourire comme à chacune de ses visites. Le patron en personne vint le saluer, comme à chaque fois, mais il sut ne pas se montrer insistant en remarquant la compagne du légionnaire qu’il salua avec respect avant d’aller installer le couple. Au fond de la salle, des visages familiers affichaient des sourires explicites à l’arrivant, levant leurs choppes à sa santé. Il ne leur accorda qu’un sourire avant de suivre le maître des lieux.

Ils ne furent pas les seuls à le remarquer. Sur son passage on murmurait, pensait à lui, en bien majoritairement. Mais pas que. Valerius ne sut quoi leur offrir à part un signe de bras en guise de salut. Après des années, il aurait dû s’y être habitué, et c’était majoritairement le cas. Mais il lui arrivait encore d’être gêné d’être le centre de l’attention.

Installé face à celle qui l’invitait, le Cerbère se demanda si elle réalisait qu’elle laissait tant paraître de ses tracas. Au-delà des pensées dont il percevait encore et toujours des bribes d’informations, son visage était régulièrement le théâtre de son mécontentement, si infime fut-il. Et pourtant, cette triste pièce ne parvenait jamais complètement à effacer la beauté de la scène, face à laquelle Valerius cachait toujours moins son plaisir de contempler. C’était donc avec satisfaction qu’il l’avait observée se pencher vers lui, profitant avec contentement du changement d’expression qu’il vit.

La teneur de ces paroles, il fallait l’admettre, le prit au dépourvu. Après avoir été visiblement surpris pendant quelques secondes, un faible ricanement, à peine plus qu’un soufflement de nez, lui fit baisser le regard. Il secouait presque imperceptiblement la tête lorsqu’il replongea son regard ardent dans celui de la jeune femme, laissant planer quelques secondes de silence perturbé par les conversations et éclats de rire des autres clients.

« En effet, je crois avoir entendu parler de cette histoire. »

Un sourire moqueur prit place sur les lèvres du Cerbère, juste avant que Marcus ne se présente à nouveau à leur table, deux choppes à la main. Il les énonça comme offertes par la table du fond, puis s’éclipsa de nouveau en les invitant à lui faire signe lorsqu’ils auraient décidé. Valerius le remercia, leva sa choppe à la santé de la belle puis but quelques gorgées.

« Je pense prendre du mouton. Et vous ? Pensez à n’importe quel animal comestible de la région et Marcus vous préparera le meilleur morceau que vous ayez pu goûter. Évitez cependant de lui demander du poisson, ou trop de verdure, vous me le vexeriez. »

Reprenant quelques gorgées de sa choppe, il attendit qu’elle se décide puis fit signe afin que le maître des lieux vienne prendre leur commande. Plats et boissons décidés, Marcus leur fit un signe de la tête puis disparut dans les cuisines, laissant Valerius observer l’Humaine avant de reprendre plus bas.

« J’ai entendu parler d’une Lycoris de Sombresang, une noble de Celeia. Je me demandais s’il y avait le moindre rapport avec une copiste dont j’ai eu la chance de faire la connaissance. »

Son regard fixé dans le sien, le Cerbère reprit quelques gorgées de sa choppe.
Valerius Ancilia
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Allégeance : L'Empire
Lun 21 Jan - 20:36
Il esquive totalement sa provocation, la décevant par la même occasion- son orgueil ne permet pas que le sujet soit changé aussi légèrement sur la question du repas. Balayant rapidement toute curiosité quant au menu, elle commande la même chose que le Cerbère, feignant une désinvolture qui ne peut tromper quelqu'un qui effleure la surface de ses pensées bouillonnantes depuis le début de la soirée. Elles n'attendent que ça, de sortir, quitter ce corps trop petit pour les remuements intérieurs qui l'agitent, sortir au grand jour sans tolérer davantage. Pourtant, elle observe son interlocuteur dans une insolence silencieuse, ne répondant que quand il la questionne, sans revenir davantage sur sa propre interrogation- pour le moment. Il allait la sentir passer, la chance de pouvoir dîner en sa compagnie.

« Je crains de ne point être aussi célèbre que vous, messire. La noblesse féminine de la capitale mène une vie fort peu trépidante, vous savez. Il n'y a point grand-chose à faire, si ce n'est se promener, dépenser l'argent qu'on a pressé jusqu'à la dernière goutte du peuple, et se pâmer devant les jeux qui se tiennent parfois dans la petite arène du palais.»

Le ton est monotone, énonçant une vérité révoltante qui ne semble pas l'émouvoir le moindre du monde, une fois encore. Elle ignore aussi royalement le serveur qui vient déposer des assiettes fumantes devant eux- de la viande en abondance, baignant dans une sauce aux épais morceaux de lard fumé, accompagné de légumes de saison, et avec un bol de potage clair dans lequel flotte quelques brins de thym. Cette vision, si ce n'est le délicieux fumet qui l'accompagne, semble cependant la faire esquisser un semblant de ravissement, et elle goûte aussitôt la soupe- celui-ci visiblement trop chaud, si on en croit le léger tressaillement de son visage quand sa langue rentre en contact avec. Si elle s'est brûlée, elle fait en tout cas de son mieux pour ne pas se trahir, et souffle doucement sur la surface du bol, avant de reprendre la parole.

« On nous donne un semblant d'éducation pour nous tenir occupées, comme faire de la couture ou dans mon cas, de l'écriture. Je suis bien heureuse d'avoir une quelconque utilité, d'ailleurs.» ajouta-elle, moqueuse, avant d'écarter de la main le col de sa robe et les boucles de cheveux qui étaient venues s'y nicher, dévoilant une cicatrice encore fraîche et rougeâtre qui balafre son cou. Sans être d'une taille particulièrement notable, son emplacement néanmoins attirait l’œil comme un vilain défaut. Peut-être qu'avec le temps, la trace s'estompant, elle sera moins visible, mais elle déjà entend le hoquet surpris venant de quelque part derrière Valerius. Il est aisé de deviner la pensée du malotru curieux qui la fixe, ne baissant le regard que quand celui de Lycoris, doré et foudroyant, vient lui rendre la pareille. Pour une femme de son âge, une si petite blessure peut être synonyme d'arrêt de mort, si on décidait qu'elle en perdrait tant de valeur qu'elle ne valait plus la dot à payer pour l'obtenir. La louve n'est toutefois peu inquiète, sa beauté étant suffisante pour éclipser ce petit accident, et ce n'est pas comme si elle était sans ressources. Mais l'envie de faire culpabiliser celui qu'elle tient pour responsable est là, et elle n'est pas femme à résister la taquinerie quand la perche est tendue.

« J'ai été adoptée... non, achetée, pour être mariée et être utile dans la lutte de pouvoir que fait ma famille aux autres provinces» avise la jeune femme lentement, tournant sa cuillère dans le potage sans la porter à ses lèvres. Seul un léger soupir s'en échappe, ses épaules se haussant dans un vague mouvement de fatalisme. Mais ses yeux pétillent, malicieux. « Il ne me reste désormais plus qu'à vivre le restant de ma vie en tant que copiste, me retirant dans un quelconque établissement impérial ou l'on à besoin de quelqu'un qui sait lire et compter. Quel triste sort.»
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
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Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Mer 23 Jan - 21:50
Le Cerbère sourit. La pensée de l’Humaine concernant sa chance de repas avec elle lui était amusante, elle qui s’était offerte d’elle-même de l’inviter à dîner. Lui se serait parfaitement contenté de simples excuses, même écrites. Elles n’avaient même pas à être écrites ni même signées de sa main. Il ne réclamait même pas qu’elles lui soient adressées à son nom. À vrai dire, il n’avait même jamais attendu d’excuses. La cicatrice qu’elle arborait à présent ouvertement était un paiement bien suffisant pour les désagréments qu’elle avait pu causer, peut-être même trop couteux pour les désagréments qu’elle avait pu causer. Son sommeil avait été rattrapé relativement aisément dans les jours qui avaient suivis. Et si la morsure à sa main devait lui laisser une cicatrice, celle-ci ne serait en aucun cas gênante pour lui. Ce n’était qu’une goutte de plus sur une toile déjà recouverte de peinture. Sa cicatrice à elle, en revanche, pouvait lui coûter la vie.

Valerius était visiblement intéressé par les propos de la jeune femme, bien qu’il ne sembla à aucun moment relever quelle que remarque que ce fut dans son discours. Il partageait son avis, pourtant, bien qu’il ne l’aurait jamais formulé de manière aussi visuelle. Mais il n’estimait pas devoir afficher son accord ou son désaccord au sujet des idées très crues de la copiste, surtout avec ce qu’il connaissait du personnage. Il n’avait pas vraiment confiance en elle, il ne doutait pas que si elle pouvait lui nuire elle le ferait. Autant ne pas lui donner les outils pour.

Il afficha une émotion visible, cependant, lorsqu’il vit arriver les plats qui avaient été commandés pour eux. Son grand sourire était des plus sincères, et il se frotta les mains en remerciant le jeune homme qui les apporta. Le légionnaire souhaita un bon appétit à la copiste, un nouveau sourire amusé se formant sur ses lèvres lorsqu’il la vit se brûler, et attaqua sa portion. Il était à présent difficile de savoir s’il était plus intéressé par la nourriture ou par la conversation de sa compagne, puisqu’il ne relevait que périodiquement les yeux de son assiette pour acquiescer brièvement en la regardant, mais lorsqu’elle eut terminé il s’essuya la bouche pour la relancer.

« C’est une vision bien fataliste de la vie que vous avez là. Je comprends mieux que vous cherchiez l’adrénaline d’une course poursuite en pleine nuit dans les couloirs froids d’une forteresse. »

Le soldat finit de mâchouiller le petit morceau restant de viande qu’il avait en bouche et le fit passer avec une gorgée de bière.

« Je ne me suis jamais vraiment intéressé à la vie de noble, pour être honnête. C’est un monde que je suis satisfait de laisser me dépasser. Déjà que les responsabilités qui vont avec la montée en grade me rebutent… »

Valerius laissa échapper un petit rire, mais ses yeux n’étaient pas rieurs. Il ne savait pas s’il avait réellement de la peine pour Lycoris, bien qu’il savait que c’était ce qu’elle voulait lui faire ressentir. Peut-être agissait-elle comme un catalyseur, une image de toutes les autres femmes dans sa condition pour lesquelles il ressentait de la pitié, presque de la culpabilité liée à son incapacité d’action. Peut-être voyait-il en elle ce qu’aurait pu être sa sœur si leur père en avait décidé ainsi. Ou peut-être simplement assimilait-il sa situation à celle d’esclavage que leur mère avait pu leur raconter, maintes et maintes années auparavant. Après tout, les cages des femmes nobles, toutes dorées qu’elles étaient, restaient des cages.

« Avez-vous déjà un prétendant ? »

Le Cerbère s’était confortablement appuyé contre le dossier de sa chaise, choppe en main, son assiette toujours à moitié remplie.
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Mar 29 Jan - 19:27
Si ce n'était pas pour le divertissement procuré par le gladiateur, le choix de l'inviter à manger aura au moins été une excellente découverte locale. La choppe de bière totalement délaissée, elle fit signe à l'homme qui servait de lui ramener une autre boisson. Du rouge, bien entendu. La nourriture était délicieuse, vraiment- la viande fondait dans la bouche, et la bête carnivore qui somnolait en elle semblait satisfaite. « Vous ne ratez rien. C'est un monde fade, sans autre couleurs que des nuances de pourpre, avec quelques touches de bleu.» Rien de plus.

Son verre de vin arriva, et il eut à peine le temps d'effleurer le bois de la table qu'il s'envolait déjà entre les doigts fins de la jeune femme, sous le regard circonspect du serveur qui s'éloigna cependant en silence. Il fallait vraiment que quelqu'un leur apprenne leur place, dans cette taverne. Elle l'aurait fait en plaisir si la situation s'était prêtée au jeu; c'est un petit manège qu'elle devait répéter régulièrement avec ses propres hommes. Même si son armure la faisait paraître plus imposante qu'elle ne l'était en réalité et que son talent à l'épée en faisaient une Tesserarius respectable, Invictis était ce qu'elle était. Sanglante. Brutale. L'île ou le plus fort gagne.

Alors parfois, des os devaient être brisés, pour le bien commun. Son bien. Un homme qui n'était pas respecté de ses soldats n'était rien ici. Comme tous, elle avait grandi le cœur instillé par la violence depuis le plus jeune âge. Épargnée pendant quelques années dû à l'absence d'appareil masculin entre ses jambes, puis jetée dedans tête la première en rentrant dans l'armée. Alors pour garder son secret, elle tapait, fort. Deux fois plus fort qu'il n'était nécessaire. Elle avait cassé des dents à coup de revers de gantelet, fracassé des côtes en cognant du plat de son épée. C'était un traitement de faveur. Certaines bouches trop insolentes n'avaient pas eu cette chance.
Les longs cils noirs qui bordaient ses yeux dorés clignèrent, semblant se sortir des pensées dans lesquelles elle s'était glissée, et elle répondit d'un ton égal au Cerbère.

« Hmm. Si vous savez, ça se bouscule au portique.»

Était-elle sérieuse ? Était-elle moqueuse ? Son visage pâle ne laissait rien transparaître en cette minute. Il avait rebondi sur le sujet de son mariage probablement pour lui faire la conversation- c'est vrai que pour une noble, il s'agissait d'un événement si déterminant pour leur pathétique vie. A moins que la question fût posée non pas en toute innocence... Badinage anodin. L'était-elle ? Terminant son assiette de manière consciencieuse, raclant la dernière cuillère de sauce contre le fond, la jeune femme reposa ensuite ses couverts. « Ce n'est cependant pas dans mon intention de me sacrifier au profit de gens que je ne connais qu'à peine.» Ses mains se crispèrent légèrement à ces mots, ses mains aux ongles soigneusement polis mais aux légères balafres qui zébraient leur dos. Celle qui avait déchiré la tendre peau de sa gorge ne sera pas solitaire, après tout, mais en bonne compagnie. Un demi-sourire fugace se dessina à la commissure de ses lèvres.

« Et vous, messire Ancilia, n'êtes-vous point encore marié à votre âge? Je ne vois pas de bague à votre doigt.»
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Mar 29 Jan - 20:58
Le regard du Cerbère était étrangement plongé dans celui de l’Humaine. Il semblait absent, comme s’il pensait à autre chose. Comme s’il ne la regardait pas. Comme s’il regardait… à travers elle ? Et pour cause, les pensées qui lui parvenaient de sa compagne avaient de quoi troubler, attisaient sa curiosité. Il avait vu, continuellement, la manière particulière qu’elle avait de traiter le personnel. Il n’avait fait aucune remarque à cet égard, cependant, cette attitude correspondait à ce qu’il connaissait de son comportement. Mais ce qu’il percevait de ses idées avait quelque chose de troublant.

Elle songeait à l’armée. À un secret. À une armure. À des punitions. Et tout cela ne le rendait que plus confus. Cela faisait tellement de sens, et c’était totalement insensé. Elle ne pouvait pas l’être, et pourtant il pouvait le croire. Et il ne savait pas quoi faire de cette information, visiblement troublé. Alors il lui fallut faire la conversation, l’emmener ailleurs, peut-être tenter d’avoir des réponses. Peut-être n’était-elle qu’une noble tyrannique avec un fétiche pour les armures. Cette idée ne lui semblait pas plus extravagante que celle qui s’était déjà nichée dans son esprit. La nourrir d’incertitude ne le mènerait à rien.

Croyait-il qu’elle puisse se faire courtiser ? Oui. Autant qu’il imaginait la chose impossible. Elle était magnifique, un joyau au milieu des bas gens qui fréquentaient cette taverne. Une fleur dans cette vaste étendue de mauvaises herbes. Mais son caractère était tel qu’il pensait impossible pour quiconque pouvait avoir quelques vues sur elle de vouloir souffrir sa présence plus que nécessaire. Pourtant, il songeait cela alors qu’il était là, avec elle, partageant un repas tandis même que l’empreinte des dents de la sauvageonne ornaient triomphalement la main qui tenait sa choppe, la dirigeant jusqu’à son visage pour qu’il puisse s’enivrer un peu plus. Et c’était sans compter l’intérêt politique. Plus qu’un beau visage, elle était un atout. Même si elle ne semblait pas vouloir l’accepter, à en croire son discours.

Son regard retomba doucement jusqu’à sa propre main et le doigt qui y était nu. Un sourire triste se forma progressivement sur ses lèvres, jusqu’à ce qu’un élan d’entrain lui fasse pousser un ricanement et fermer brièvement les yeux. Il se redressa sur sa chaise, reposant sa choppe, récupérant ses couverts. Un bref instant qu’il s’accorda afin de pouvoir reprendre son repas. Un court répit afin de pouvoir rééquiper son masque.

« À mon âge ? Comme vous y allez ! Si tout se passe bien pour moi, je serai toujours vivant quelques décennies après que vous nous quittiez. Il se pourrait même que j’enterre vos enfants, si vous ne tardez pas trop à les concevoir. »

Bien sûr, c’était sans prendre en compte sa profession, et les dangers qu’elle présentait. Sans compter non-plus les ennemis qu’il savait avoir, qui attenteraient certainement à sa vie, le moment opportun. Et cela, bien sûr, n’incluait pas sa propension à aller au-devant du danger de son propre chef, parfois pour pas ou peu de raisons. Pourtant, même avec ces facteurs, Valerius était confiant qu’il pourrait survivre à Lycoris. Si elle était bien ce qu’il soupçonnait. D’autant plus si elle tombait un jour sur quelqu’un d’autre que lui, qui n’aurait pas hésité à lui tranché la gorge. Il ne survivrait probablement pas à ses enfants, cela dit.

« Pourquoi voudriez-vous que je me marie ? Je n’ai pas d’alliance politique à sceller. Je n’ai pas de somptueuse famille à honorer, pas d’héritier à apporter en ce monde. Alors quel intérêt ? Pour être le trophée d’une femme du peuple, avide de se présenter à ses amies comme l’épouse du gladiateur meurtrier ? S’il-vous-plaît. »

Son sourire était devenu ironique, très visiblement mesquin. Il avait laissé trop de venin imprégner les mots qui sifflaient entre ses lèvres. Il n’avait pas su dompter ses pensées, lui qui sacrifiait tant d’énergie à ne jamais montrer ce qu’il pensait de sa célébrité. Afin de ne pas risquer de se découvrir plus, le Cerbère reprit une bouchée de viande.
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Mer 6 Fév - 21:51
Il fait allusion à la longévité de sa race- des mots qui lui rappellent ceux de sa sœur, qui se perdait régulièrement dans des périodes de mélancolie profonde dont elle lui avait, un jour, avoué l'origine. La peur de voir ses proches mourir avant elle, et de ne pas se remettre du deuil de trop. Lycoris ne s'était jamais vraiment attardée sur les craintes de la jeune femme aux yeux rouges, se contentant d'hausser les épaules en riant et lui répondant de profiter du moment présent au lieu de s'assombrir l'humeur sur de telles considérations. Et pourtant, au lieu du profiter du temps qu'elles avaient ensemble, elle était partie. Sans considération pour Lycoris- les mois avaient défilé, puis les années. Tant d'années qui lui échappaient entre les doigts, qui n'étaient pas passées ensemble.

« Pouvoir vivre longtemps ne vous accorde pas toujours le moyen de le faire, vous savez.» lui répondit-elle sans répondre à la provocation sur l'enterrement de ses futurs enfants.

Le ton de Valerius se fit ensuite plus sifflant; le territoire devenait glissant, entre eux, semblait-il. Lycoris l'écoutait d'une oreille distraite, ses pensées à moitié occupées par quelqu'un d'autre. Les extrémités de ses cheveux, a présent sèches après avoir été mouillées sous la pluie battante, reforment des boucles éparses, qu'elle prend machinalement entre les doigts pour les tortiller dans une vague tentative de les aplatir. Consciemment ou pas. Pas vraiment, si on en croit ses yeux dorés qui divaguent d'une table à l'autre, s'arrêtant sur celles qui portent des desserts. Assiettes de fruits séchés, yaourts au lait de vache- des produits qu'on peut trouver à prix abordables pour la bourse du péon moyen même en plein hiver, mais visiblement rien au goût de la jeune noble qui se contente de s'installer plus confortablement après avoir repoussé son assiette.  

Et après avoir écouté son interlocuteur terminer sa tirade, pour la première fois depuis qu'ils s'étaient rencontrés, elle se mis à rire, joyeusement. Des éclats de rire innocent, spontané, qui n'avaient rien à voir avec la manière dont elle parlait jusqu'à la au gladiateur. Quel intérêt, lui demandait-il. Incroyable.
« Et vous osez me dire que j'ai une vision fataliste de la vie?»
Il lui fallut plusieurs dizaines de secondes pour calmer son fou-rire, et c'est en se tamponnant le coin des yeux avec sa manche- faisant au passage couler son khôl noir, qui laissa une trace au bord de ses cils- qu'elle reprit la parole. Les quelques gouttes de vin rouge qui restaient au fond de son gobelet témoignaient en silence de son début d'ivresse, mais elle n'avait pas eu besoin de ça pour trouver les paroles du Cerbère visiblement dignes de son attention.
« Le peuple n'a pas besoin de se marier pour le jeu des alliances politiques, comme vous dites. Vous êtes libres de vous marier par amour, ce en quoi les gens trouvent généralement de l’intérêt, monsieur le gladiateur.» Elle tente de boire pour retrouver son sérieux, mais trouve son verre vide, et se décide finalement à prendre une gorgée de la bière boudée jusqu'à là. « Ils n'ont pas besoin d'avoir des motifs ultérieurs pour fonder une famille, si j'en crois toute la marmaille qui coure dans les rues de Celeia alors même que le peuple se plaint toujours de ne pas avoir assez à manger- pourtant, ils continuent à se reproduire comme si de rien n'était.»
Lycoris de Sombresang
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