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Where the runaways are running the night
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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Ven 7 Déc - 21:13
Il était tard, à une heure si avancée que les couloirs de la forteresse étaient déserts, si ce n'était pour de rares patrouilles toutes les deux heures. Bientôt, l'aube commencerait à filtrer de sa lumière douce par les meurtrières ; mais en attendant, Lycoris était la reine d'un château vide, seule occupante d'une vaste salle froide habituellement destinée à recevoir des brigades entières entre ses murs.

Pelotonnée dans une épaisse couverture sur un banc, ses fins sourcils sont froncés dans une expression concentrée, tandis qu'elle se penche davantage sur le parchemin qu'elle a étalé sur la table devant elle. Ses doigts parsemés de tâches d'encre noire témoignent qu'elle est ici depuis un certain déjà; le début de la nuit, peut-être. Une grosse bougie de cire blanche l'éclaire d'une flamme tremblotante, et elle y presse de temps en temps ses mains pour se réchauffer, la température étant plus qu'hivernale ici.

Un soupir finit par s'échapper de ses lèvres, son corps se balançant lentement en arrière pour s'étirer de tout son long, craquant quelques vertèbres au passage ; il est temps d'aller dormir. Elle a déjà bien avancé sur ses rapports, et c'était bien plus confortable de travailler ainsi plutôt qu’engoncée dans une armure de métal. Une main est passée dans ses cheveux pour une tentative de les dompter ; elle semble se rendre compte qu'elle vient de s'étaler de l'encre sur le front, ce qui lui arrache un nouveau soupir, puis elle se lève et rassemble grossièrement la liasse de feuilles ensemble, avant de prendre la bougie de l'autre main et de se faufiler vers la porte du donjon.

Chaussée de sandales de cuir bouilli, le genre que les habitants du coin portent habituellement en été, ses pas sont silencieux sur le sol, mais le froid de la pierre est désagréable sous ses pieds. Ne restait que à ranger les rapports dans les alvéoles de la salle d’archives ; ce qu'elle n'attendait pas, par contre, c'est qu'une fois devant, quelqu'un ouvre la porte pour en sortir avant qu'elle puisse y pénétrer, et sous la surprise, elle laisse échapper un cri et la bougie qui roule sur le sol avant de s'éteindre.
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Ven 7 Déc - 22:11
C’était une de ces nuits, celles d’insomnies, celles qui se promettaient longues et ultimement épuisantes. Les yeux grands ouverts, Valerius avait scruté la pénombre à la recherche d’un sommeil aux abonnés absents, comme si souvent. Il s’était donné un instant, qui était devenu un moment, qui était devenu si long que la frustration avait commencé à l’énerver, réduisant toutes ses chances de trouver ce repos qui lui faisant faux bond.
Comme si souvent.

Avec un soupir, il s’était levé, rhabillé, et avait fait ce qu’il faisait souvent lorsqu’il peinait à dormir : il s’était dirigé vers les archives. Pour beaucoup de ses collègues, les archives représentaient une corvée, la pièce à trier lorsqu’il y avait une sanction à faire passer. Mais Valerius se plaisait à lire et relire ces parchemins, testaments de la vie d’hier et d’aujourd’hui. Celui-ci parlait d’un fermier venu se plaindre que sa vache s’était envolée. Celui-là rapportait le déroulement d’un raid sur un campement de bandits qui auraient sévi dans la Côte de Fer pendant plusieurs mois. Il datait d’une cinquantaine d’années. Valerius sourit.

Emmitouflé dans sa fourrure, le Cerbère se frotta les yeux. Il y avait bien plusieurs heures qu’il était venu se noyer dans les écrits, et l’avancement de la nuit couplé à la faible lueur de la bougie rendait l’encre de plus en plus difficilement déchiffrable. Le sommeil semblait avoir terminé sa longue partie de cache-cache, et s’il ne trainait pas il pourrait peut-être le rejoindre avant que celui-ci ne décide de repartir en errance.

Le légionnaire rangea tranquillement les parchemins qu’il avait étalés sur la table. Rien ne servait de se presser, la hâte ne ferait que l’exciter, réduisant ses chances de pouvoir se rendormir. Il se servit de la bougie présente sur la table, de laquelle il avait nettoyé la cire qui s’était écoulée sur la table, pour rallumer sa lanterne puis se dirigea vers la porte.

Le cri féminin qui vint de derrière la porte le fit sursauter, le tirant de cet état de demi-sommeil qu’il avait tant peiné à atteindre. Il dût prendre quelques secondes pour réaliser ce qu’il venait de se passer, puis pester au constat de son état d’éveil ravivé, avant de pouvoir se concentrer sur l’origine de ce désagrément vers lequel il avança sa lanterne afin de pouvoir la distinguer.

C’était bien une femme. Une fort belle femme avec cela, dont l’encre sur le front n’entamait rien à sa beauté. À n’importe quelle autre heure, Valerius aurait pu s’en étonner. Pas à celle-ci.

« Ce n’est pas une heure pour errer, vous savez. Qui êtes-vous, et que faites-vous ici ? »

Le légionnaire n’était pas équipé, il ne s’attendait pas à rencontrer qui que ce soit à cette heure, à cet endroit. Mais il avait tout de même une dague à la ceinture, par sécurité.
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
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Allégeance : L'Empire
Ven 7 Déc - 22:37
Un soldat. Evidemment. Ça aurait été trop facile sinon, ce petit séjour à Novae, là où elle pensait pouvoir se relâcher un peu plus que à la capitale, là ou elle n'aurait jamais osé sortir ainsi en pleine nuit en terrain dangereux. Mais si son beau visage était reconnaissable à Celeia pour être celui d'une jeune noble orpheline, toujours pas mariée à son âge, ici elle était dans un anonymat confortable lui permettant de recourir au mensonge.

Mais lui non plus n'avait pas le droit d'être là. Elle avait bien étudié les passages des patrouilles avant d'établir sa petite escapade nocturne, et elle en était certaine, il lui restait encore plus d'une quinzaine de minutes avant que quiconque ne mette le pied dans ce couloir. Encore moins un homme seul, et sans sa tenue de service. Soit, comme elle, il avait une bonne raison pour l'être et était suffisamment haut gradé pour s'y rendre sans qu'on l’inquiète ; soit il pouvait s'agir d'un espion, venu chercher des informations importantes parmi les étagères poussiéreuses des archives. Ce n'était pas impossible ; après tout, il se murmurait dans tout l'Empire qu'on devait se préparer à la guerre contre les étrangers, maintenant qu'il était de plus en plus courant de croiser des individus à la peau mate dans la rue, venus de leur pays aride apparemment pas si lointain que ça.

En tant qu'officier, il en allait du devoir de Lycoris de s'assurer que cet homme était dans son bon droit. Mais elle n'avait pas son armure ni son épée... Et si la jeune louve n'avait qu'une envie, de lui tordre un bras pour l'immobiliser et l'interroger, elle se sentait là bien vulnérable sans la sensation que lui procurait les épaisses plaques de fer. De plus, s’il était légitimement gradé, ce n'était pas le moment d'attirer l'attention inutilement...

Alors elle baissa les yeux, mimant une expression craintive, et serra ses parchemins contre elle dans une attitude tout à fait convaincante, avant de s'exprimer lentement :

« Je suis copiste, messire; je terminais un travail qui m'a été demandé par un Tesserarius, le  seigneur Aulus Tullus Thrasea. »

Inutile de dire qu'il ne risquait pas de dire le contraire, puisque c'était son nom d'emprunt qu'elle venait de donner.
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Sam 8 Déc - 12:42
L’attitude de cette femme irritait le Cerbère. Il était las que toutes les femmes de ce monde soient aussi soumises et craintives. Il avait grandi auprès de femmes fortes qui ne s’étaient jamais laissées marcher sur les pieds, ni par lui, ni par son père, ni par qui que ce soit d’autre. Le constat qu’elles semblent être des exceptions le désolait au plus haut point. La fatigue ne faisait que rendre cette désolation plus… visible.

« Je suis copiste, messire; je terminais un travail qui m'a été demandé par un Tesserarius, le  seigneur Aulus Tullus Thrasea. »

Valerius haussa un sourcil, observant la jeune femme de la tête aux pieds, avec une attention particulière pour les parchemins qu’elle gardait contre elle.

« À cette heure de la nuit ? »

C’était la première question qui lui était venue, mais quelque chose d’autre le dérangeait. Le légionnaire dévisageait la copiste, cherchant dans ses souvenirs un visage qui ne lui revenait pas. Alors certes, il n’était pas la personne la plus sociable que l’on puisse trouver entre ces murs. Il n’avait pas la prétention de connaître l’ensemble des effectifs qui officiaient dans la forteresse, et la possibilité qu’elle vienne de la cité plus bas n’était pas négligeable. Mais une beauté pareille n’y serait jamais passée inaperçue.

« Vous n’êtes pas d’ici, je me trompe ? Et vous n’étiez pas avec le cortège du Tesserarius… »

En tout cas, Valerius ne l’y avait pas vue. Pourtant, en poste sur les remparts, il avait pu observer chacune des personnes qui accompagnait celui qu’on appelait Lame-Soleil. Et si lui ne l’avait pas remarquée, son escouade en aurait forcément parlé. Mais tous les commentaires qui avaient suivi cette entrée avaient été centrés sur l’armure noir et or et son propriétaire qui, d’après les rumeurs, ne se séparait jamais de son casque.
Une pratique dont il n’était pas étranger.

« Je suis sûr qu’il comprendrait mes suspicions, et que vous les comprenez aussi. »

Il avait empoigné la garde de sa dague, plus par précaution que par menace. Il avait toute envie de la croire. Dans quelques heures, le soleil se lèverait, et il comptait bien avoir réussi à prendre du repos avant que cela n’arrive. Passer le reste de la nuit à questionner une femme était une perspective qui, bien que fort intéressante dans l’idée, ne lui seyait guère dans l’immédiat. D’autant plus si elle était effectivement avec le Tesserarius.

« Laissez donc ces parchemins un instant, et dites-moi qui vous êtes. »
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Sam 8 Déc - 21:49
Il était beaucoup trop suspicieux pour être un espion, ou alors c'était le meilleur acteur qu'elle n'avait jamais connu ; assez pour avoir retourné la situation à son avantage, avec son ton inquisiteur. L'envie de répliquer d'un ton cinglant se fit sentir ; il affirmait qu'elle ne faisait pas partie du cortège du Tesserarius mais croyait-il vraiment qu'elle était arrivée dans la forteresse avec toutes les petites gens de son cortège ? Bien sûr que non, les servants n'avaient pas leur place ici, et seuls les soldats étaient passés par la porte principale. Le reste de sa délégation, comprenant écuyers, palefreniers, forgerons et esclaves en tout genre avait directement été refourgués dans une autre partie de la forteresse.

« Je m'appelle Lycoris » souffla-elle, roulant légèrement les yeux en arrière, avant de reprendre d'une voix un peu plus forte:  « Lycoris de Sombresang. »

Son nom aux sonorités peu communes sur l'île indiquait non seulement sa région d'origine de la Côte de Fer, mais aussi son lignage noble. Une petite assurance qu'il n'oserait pas s'en prendre à elle. Elle était assez maligne pour se rendre compte de l'effet qu'elle produisait autour d'elle... Pas que ça la dérange, elle était assez confiante dans sa capacité à retourner sa propre dague contre lui et lui trancher la gorge, mais l'enquête qui aurait suivi en découvrant son corps au petit matin aurait été pénible. Davantage de parchemins à remplir pour la jeune femme à la double-vie.

Passant prudemment devant l'inconnu pour s'avancer dans la pièce des archives, elle marcha d'un pas assuré jusqu'au casier contenant les affaires les plus récentes, démontrant ainsi qu'elle était familière des lieux. Les parchemins furent rangés comme il lui avait demandé. Ne restait à présent plus qu'à se débarrasser du soldat trop curieux, et elle se retourna vers lui avec un sourire aimable sur le visage, bien que ses yeux dorés brûlent d'une lueur froide. Elle était déjà en train de reculer lentement vers la porte, prête à filer.

« Puis-je à présent regagner mes quartiers, messire? »
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
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Allégeance : Invictis
Dim 9 Déc - 1:12
« Je m'appelle Lycoris. »

Le légionnaire observa sa réaction presque amusé, avec la satisfaction que ressentent certainement les parents lorsque leurs enfants dépités savent qu’ils ne pourront pas gagner l’argument.

« Lycoris de Sombresang. »

Nom intéressant s’il en était, il se pouvait que si elle ne fut pas d’ici, elle ne vienne pas de si loin. Pour être honnête, il trouvait les noms de la Côte de Fer assez pompeux, surtout ceux des nobles. Lycoris de Sombresang. Qu’est-ce que ça aurait donné s’il avait un nom similaire. Lance de Crocsdenfers.
Admettons, ça aurait été bien plus ridicule que pompeux.

Sur une note plus sérieuse, voire alarmante, les bribes de pensées que le Cerbère percevait venant de l’Humaine allaient à l’encontre de la première image qu’elle avait bien voulu donner. Par expérience, les filles d’apparence craintives qui songeaient à lui trancher la gorge n’étaient pas des copistes, et se retrouvaient rarement dans les couloirs d’une cité-forteresse, ou en tout cas pas en liberté. Il ne s’avancerait pas sur la noblesse de celles-ci, en revanche.

Sur ses gardes, il ne la quitta pas des yeux lorsqu’elle s’avança dans la salle des archives. Chaque instant la rendait plus intrigante, tout en rendant son discours moins crédible, ce qui résultait en un conflit intérieur entre la curiosité de Valerius et le sommeil de celui-ci. L’une voulait à tout prix savoir qui elle était vraiment, ce qu’elle désirait, d’où elle venait, si le port de chaussures ou l’absence de celles-ci plutôt était une question de confort ou un oubli, et surtout si la tâche d’encre sur son front était un effet de style, une maladresse ou une fantaisie de son maître. L’autre voulait simplement lui faire tourner les talons, avec une prise de congé optionnelle, et s’effondrer lassement dans un lit qui à défaut d’être confortable le tiendrait au chaud.

Son attention qui s’était laissée emporter par la fatigue se concentra à nouveau sur la jeune femme lorsqu’elle se retourna pour lui adresser un sourire que son regard trahissait comme étant tout sauf sincère.

« Puis-je à présent regagner mes quartiers, messire? »

C’était le moment. Juste pour cette fois. Il n’avait aucune raison d’être levé à cette heure. Aussi, on pouvait argumenter qu’il n’avait aucune obligation de surveiller, ni même de veiller sur elle. Il n’avait qu’à acquiescer, aucun mot n’était nécessaire. Un signe de tête, tourner les talons, et il pourrait enfin aller se coucher. Il l’avait mérité.

« Bien sûr. Laissez-moi vous accompagner, par précaution. »

Parfois, Valerius était son propre pire ennemi.
Valerius Ancilia
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Allégeance : L'Empire
Dim 9 Déc - 11:27
Par précaution... Pour elle ou pour lui ? La dague attachée à ses ceintures vers laquelle il avait fait un mouvement plus tôt n'avait pas échappé à son attention, et elle se flagella mentalement de s'être mise dans une telle situation.

Avait-elle vraiment le choix ? Un refus aurait semblé trop soupçonneux venant de sa part, une demoiselle seule et supposément sans défense dans une forteresse militaire. Acquiesçant en silence avec un visage de marbre, elle referma soigneusement la porte des archives derrière eux, et commença à marcher, le Cerbère sur ses pas. Voyait-il davantage qu'elle la nuit ? Elle n'en avait aucune idée, mais peut-être qu'elle aurait dû s'intéresser au sujet un peu plus tôt- c'est vrai qu'ils étaient nombreux dans l'armée.

Le quartier des servants... Ou se situait-il, à nouveau ? Elle savait vaguement que le personnel logeait au rez-de-chaussée, loin des tours qui abritaient les dortoirs des soldats, mais de là a connaître le chemin pour s'y rendre... Incertaine, elle jeta un coup d’œil à l'inconnu qui ne s'était d'ailleurs même pas présenté, mais il semblait bien décidé à la suivre jusqu'au bout. Merde.

C'est en arrivant au tournant d'un couloir que, sans crier gare, elle leva les bras brusquement pour rejeter sur le soldat la couverture qu'elle avait sur les épaules, espérant gagner ainsi quelques secondes dans la confusion tandis qu'elle se mit à courir. Elle était naturellement souple et rapide ainsi, plutôt habituée à devoir courir avec une armure sur le dos ; mais il était difficile de s'orienter dans l'obscurité des couloirs seulement éclairés par de rares torches accrochées aux murs ici et là. Cependant, cette même obscurité serait aussi son alliée, pour le peu qu'elle arrive à se glisser dans un recoin sombre le temps que la situation se tasse.
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Valerius Ancilia
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Dim 9 Déc - 12:14
Elle ne semblait pas du tout apprécier sa demande, mais l’accepta tout de même. Aussi lui emboîta-t-il le pas. Le temps était long, les couloirs aussi. En résultèrent une lassitude du légionnaire qui lui valu d’être surpris lorsque la jeune femme lui lança son épaisse couverture. Sa lanterne lui échappa des mains, s’écrasant au sol dans un bruit d’éclats de verre couvrant le son des premiers pas de la course de la copiste, à la poursuite de laquelle il se lança dès qu’il put se dépêtrer de cette entrave de fourrure.

Dans l’obscurité, il ne parvenait à la discerner que par la couleur de ses vêtements. Mais elle était en train de le distancer. Tirant sa dague, il coupa l’attache de la fourrure qu’il portait sur les épaules afin de se libérer du poids qui le ralentissait, mais il l’avait déjà perdue de vue. Il continua cependant sa course, prenant les tournants qui lui semblaient les plus évidents, comptant sur la chance pour qu’elle en ait fait de même. Il pestait intérieurement contre les pieds nus de la jeune femme, dont il s’était amusé mais qui dans les faits la rendaient bien plus difficile à localiser.

La course dura encore plusieurs minutes, au terme desquelles il décida de s’arrêter pour s’accorder une pause et réfléchir à la situation. Elle disait travailler pour le Tesserarius Thrasea, c’était déjà une piste. À la première heure, il pouvait demander à le rencontrer, et vérifier ce qu’il en était. Si effectivement elle était à son service, la retrouver serait plus aisé. Si ce n’était pas le cas, il avait toujours un nom à investiguer, en espérant qu’il s’agissait bien du sien. Mais dans l’heure, il devait réclamer de la garde de redoubler de vigilance pour ne laisser personne sortir de la forteresse.

Sur le chemin du retour, son attention fut captée. La fugitive parvenait à garder son souffle calme, assez pour qu’il ne l’entende pas. Elle était assez bien cachée pour qu’il ne la voit pas. Mais il y avait une chose qu’elle ne pouvait pas dissimuler. Au passage d’un un recoin sombre, Valerius bondit sans crier gare pour plaquer la jeune femme qui s’y cachait contre le mur, sa dague au contact du joli cou de la belle. Dans l’obscurité, elle ne le voyait sûrement pas sourire.

« Vous pensez trop fort. »
Valerius Ancilia
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Dim 9 Déc - 12:42
Est-ce que cette nuit pouvait encore empirer ?
L'humaine crédule pensait enfin s'être débarrassé du gêneur, après avoir couru à en perdre haleine, avoir manqué de percuter de plein fouet un chandelier sur pied, puis s'être finalement engouffrée dans un creux du mur probablement destiné à être une alcôve dans laquelle on plaçait une armure de décoration.

Mais non, il l'avait retrouvée. Les battements de son cœur, qui venaient seulement de reprendre un rythme normal après sa course, recommencèrent à cogner contre sa cage thoracique. La situation était ridicule, et elle s’était mise toute seule dedans. Cette fois-ci, la fureur se peignait clairement sur les traits de son visage agité, et son regard doré se vrilla dans celui, rouge, du Cerbère qui avait décidé de lui gâcher sa petite escapade. Ce qui aurait été intelligent dans cette position, c'était probablement de tenter de jouer la comédie une dernière fois, du genre se jeter par terre en s'épandant en larmes ; mais tout d'abord, c'était au-delà de la patience qu'avait quelqu'un d'aussi colérique que Lycoris, et de toute manière, s’il pouvait capter ses pensées, elle se trahirait forcément à un moment. Alors il ne lui restait plus qu'un seul choix. Il tenait la dague sous sa gorge ; c'était parfait. Baissant la tête, elle sentit la lame effilée entamer sa chair tandis qu'elle mordit sa main de toutes ses forces pour lui faire lâcher prise. Sauvage, la fille ? Ça n'était que le début.
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Valerius Ancilia
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Dim 9 Déc - 13:43
Son sourire avait été un sourire victorieux, plein de fierté, presque d’arrogance. Elle avait voulu être la plus maline, elle avait cru pouvoir lui échapper. C’était mal le connaître. Elle n’avait pas l’air de savoir qui il était. Elle n’avait pas l’air de savoir que Valerius obtenait toujours ce qu’il désirait, peu importait le temps qu’il lui faudrait ou l’effort à consacrer. Sept années, la torture et sa vie constamment en péril n’avaient pas suffi à l’empêcher de récolter sa vengeance des trippes d’un centurion. Comment une copiste pensait-elle pouvoir se débarrasser de lui ?

Mais suite à un sourire, ce fut une nouvelle fois la surprise qui aurait pu se lire sur le visage du légionnaire si l’endroit avait été assez éclairé. Elle avait bougé, il avait senti l’infime vibration de sa lame immobile lorsqu’elle avait pénétré la peau du cou. Tout ça pour le mordre.

De surprise, Valerius laissa échapper un grognement qui n’était pas humain. Les muscles de sa main se contractèrent, enfonçant encore la lame dans la gorge de la jeune femme dont la morsure était tout simplement celle d’une bête sauvage. Il sentait son sang couler de la peau percée par des dents pourtant humaines. Ce n’était décidément pas une copiste.

Dans l’urgence et la panique de l’enfoncer encore plus, le légionnaire lâcha la poignée de la dague, saisissant de sa main libre la lame sur laquelle il s’entailla légèrement les doigts afin de la dégager avant qu’elle ne fasse plus de dégâts. Il tenta ensuite de libérer son autre main de l’emprise de la mâchoire de la sauvageonne en vain, une vilaine grimace mêlée de douleur et de rage figée sur son visage qui montrait les crocs.

La pression des battements de son cœur faisaient pulser les veines sur ses tempes. Il craignait que l’entaille dans le cou de cette furie ne soit trop profonde et qu’elle finisse par se vider de son sang avant qu’il puisse l’interroger. Il devait agir, vite. Il envoya un puissant coup de poing dans l’abdomen de l’animale, assez violent pour la faire lâcher prise et l’incapaciter temporairement, puis profita de sa main libérée pour l’assommer. Il arracha ensuite un morceau de tissu de sa toge qu’il serra autour du cou de l’inconsciente pour ralentir le saignement, et la transporta jusqu’à l’infirmerie où il exigea qu’elle soit attachée et soignée.
Valerius Ancilia
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Dim 9 Déc - 15:09
Saleté. Il était bien plus résistant que le soldat moyen, et n'hésita pas à répliquer d'un coup de poing qui lui coupa le souffle. Surprise par la douleur, Lycoris relâcha sa morsure en portant ses doigts à la plaie de laquelle du sang commençait à couler le long de sa gorge. Il l'avait bien entaillée, le bâtard. Mais elle n'allait pas se laisser faire, et... Et se pris un second coup qui lui fit voir des étoiles, avant qu'elle ne perde totalement conscience, s'étalant comme un sac au sol.

Quand elle repris conscience, elle mis quelques minutes à comprendre ou elle était, en fixant les pierres au plafond; au moins, il ne l'avait pas jetée directement dans les cachots du donjon, c'était déjà ça. Quelle heure était-il? Tournant la tête péniblement pour voir la lumière du jour filtrer par les fenêtres, le mouvement lui arracha un gémissement douloureux. Il ne l'avait décidément pas raté, et il le payerait cher. Au moins, la blessure était bandée, mais sa tête lui faisait aussi l'impression d'avoir été cognée avec une brique. Et il fallait qu'elle retourne à l'auberge qu'elle louait afin d'aller enfiler son armure pour la journée de travail qui s'annonçait... Si le Tesserarius venait à disparaître soudainement, pas de doute que la ville serait retournée de fond en comble.

Grognant, elle tenta de se relever... Et fut arrêtée nette par les cordages qui la retenaient liée au lit de fortune sur lequel on l'avait allongée.
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Valerius Ancilia
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Dim 9 Déc - 16:39
La nuit avait été tout sauf reposante. Les questions avaient été nombreuses. On voulait savoir qui elle était. On voulait savoir ce qu’il était arrivé. On voulait savoir pourquoi il fallait l’attacher. Tant de questions auxquelles Valerius ne donnait qu’une seule et unique réponse : demain.

Après avoir veillé à ce que l’infirmier ligote bien l’énergumène au lit, et s’être fait désinfecter et bander ses propres plaies, Valerius était allé réveiller Aeneas. C’était un jeune homme, tout juste dix-huit ans, qui était arrivé à Novea à peine quelques mois auparavant et avait été affecté dans son escouade. Il n’était pas très malin, particulièrement naïf, mais il vouait à Valerius une admiration qui ressemblait presque à un culte, et avait maintes et maintes fois prouvé sa loyauté, montrant même une fidélité envers le Cerbère plus grande que celle qu’il avait envers la légion et même son pays. C’était parfaitement la personne qu’il lui fallait dans l’immédiat.

Sur le chemin du retour, le vétéran avait exposé la situation à une recrue qui peinait à se tirer de son sommeil, mais qui l’écoutait tout de même avec toute l’attention qu’il avait à disposition à cette heure si avancée de la nuit. Arrivés à l’infirmerie, Valerius avait chargé Aeneas de surveiller la jeune femme, et de venir le chercher lorsqu’elle se serait réveillée. Le jeune homme avait acquiescé, et Valerius était parti se reposer dans une pièce adjacente.

Le Cerbère n’avait aucune idée du temps qui s’était passé lorsque l’Humain vint enfin le réveiller. Les rayons du soleil éclairaient la pièce à travers les vitres, mais il aurait volontiers dormi quelques heures de plus. Il laissa échapper un soupir des plus sincères, bailla, puis se leva pour suivre son compagnon.

« Vous devriez rester tranquille. L’entaille dans votre gorge était assez profonde. »

Le légionnaire tira une chaise et l’approcha du lit de la captive, gardant tout de même une distance raisonnable.

« Alors, dites-moi. Qu’est-ce qui pousse la copiste d’un Tesserarius à se mettre dans une telle situation ? »

Valerius ne savait plus quoi penser. Rien de ce qu’elle avait pu faire n’avait de sens, ou s’il y en avait il était bien trop fatigué pour le cerner.
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Dim 9 Déc - 18:12
Lui demander de rester tranquille, c'était bien mal connaître Lycoris. Aussi agitée qu'un animal sauvage qu'on aurait mis en cage, elle commençait déjà à tirer sur les liens qui l'entravaient pour voir si elle pourrait les défaire en les frottant contre le cadre en bois du lit, quand le Cerbère entra dans la pièce.

« Lever la main sur une faible femme, n'avez-vous donc aucune honte? » marmonna-elle pour l'accueillir en plissant les yeux. Mais visiblement, aucun remord. Sur le fait de l'avoir immobilisée ici non plus. Et s’il avait toute la journée pour tenter de lui tirer les vers du nez, ce n'était pas le cas de la jeune femme qui ne comptait pas s'éterniser ici.

« L'objet de ma mission est confidentiel, c'est pour ça que je travaillais de nuit. Je ne peux compromettre ce que sire Thrasea m'a fait promettre » ajouta-elle ensuite pour lui répondre, acide, malgré la situation dans laquelle elle était. Et pour illustrer sa volonté de ne pas en dire un mot de plus sur ce sujet, elle jeta un regard furieux au jeune soldat resté en retrait, qui recula involontairement, mal à l'aise. Si un regard pouvait foudroyer sur place, alors à ne pas en douter, celui la l'aurait réduit en cendres.

« Je vous conseille de me détacher rapidement, avant qu'on s'inquiète de mon absence. »
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Where the runaways are running the night F6AkEgx
Allégeance : Invictis
Dim 9 Déc - 18:56
Calmement installé dans sa chaise, Valerius observait la captive. Son cou, notamment, dont le linge qui le recouvrait était bien plus rouge qu’il n’aurait dû l’être. Elle s’était débattue, c’était visible. Il fallait espérer qu’elle n’ait pas causé un nouveau saignement, et il n’avait aucune intention de s’approcher d’elle pour vérifier. Si elle finissait par s’évanouir, ils seraient fixés.

Le légionnaire laissa échapper un petit rire à la remarque de la jeune femme, puis mis sa main bandée en évidence.

« Faible femme, vous dites ? Vous réalisez bien que la moitié de la garnison serait certainement incapable de me mordre aussi profondément que vous l’avez fait ? Si toutes les faibles femmes étaient comme vous, notre société entière aurait un visage bien différent. »

Ce n’était pas la première fois que Valerius subissait une morsure similaire. La première lui avait été administrée par sa sœur, à l’âge où ni l’un ni l’autre ne savaient encore réguler leur force ni leur agressivité. Fort heureusement, ils étaient bien plus jeunes, et si l’on peut en deviner les contours aujourd’hui sur son avant-bras, il est impossible de déterminer l’origine de cette marque.
Celle de sa main, en revanche, risquait d’être plus persistante.

Voir la furie en action était une vision particulière, qui rappelait au Cerbère la première impression qu’elle lui avait donné. Dire qu’un être aussi sauvage était capable de pousser un cri aussi… féminin. Et de paraître si innocente et craintive. La bougresse avait un sacré jeu d’acteur.

« Aeneas, va faire quérir Sire Thrasea, je te prie, le Tesserarius de Celeia. Dis-lui qu’on a un besoin urgent de sa présence à l’infirmerie. »

La recrue acquiesça, salua et s’en fut, laissant le Cerbère et l’Humaine seuls dans la pièce. Son visage était tout à fait neutre lorsqu’il reprit la parole.

« Sachez que je suis navré de cette situation. Je ne prends plaisir ni à frapper les femmes, ni à les poursuivre en pleine nuit, ni à les faire ligoter à un lit lorsqu’elles sont blessées. Je veux bien vous accorder le bénéfice du doute, et admettre que vous êtes effectivement en mission pour le Tesserarius. Mais ma mission à moi consiste à veiller à la sécurité de Novae, et je ne peux pas vous laisser partir tant que je n’aurai pas eu la confirmation que vous n’êtes pas une menace. J’espère que vous le comprenez. »
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Where the runaways are running the night E2a6d18083755fc48...f2dd448c-55890d5
Allégeance : L'Empire
Lun 10 Déc - 21:10
« Si il suffit de cela pour vous impressionner, c'est que les soldats de Novae doivent être de bien piètres hommes » siffla la louve avant de fixer ostensiblement le plafond. Elle savait bien qu'il avait parfaitement raison sur les points qu'il avait abordé à propos de la sécurité de la forteresse, et l'officier en elle admirait son sens des responsabilités. Mais le fait qu'elle soit actuellement ligotée au montant d'un lit lui refrénait évidemment toute envie de le féliciter...

Une heure passa, durant laquelle les yeux tueurs de la jeune femme finirent par se fermer malgré elle sous l'effet du sommeil- sa blessure ayant engendré une certaine fatigue. Le bruit que fit la porte de la pièce en grinçant la tira néanmoins de ses songes cauchemardesques- toujours les mêmes, peuplés de silhouettes aux longs cheveux blancs qui lui échappaient, qu'importe ses supplications. Déjà de fort mauvaise humeur à cause de la difficile nuit passée, le réveil fut donc pénible, et elle n'entendit que vaguement la jeune recrue parler à son supérieur en lui passant un rouleau de parchemin. Elle reconnaissait cependant le sceau de cire bleue ciel qui le fermait; de la couleur des maisons nobles, aux motifs d'entrelacs semblables aux épines d'une rose, c'était le sien. Meredith avait probablement déduit la situation au vu de sa mystérieuse absence et de la requête de se rendre à la forteresse au plus vite.

Elle se garda bien de soupirer- elle avait encore mis sa cousine dans une position difficile à cause de son caractère fougueux. Au lieu de ça, elle tenta de se relever du mieux qu'elle le pouvait sur ses coudes, serrant les dents quand la douleur dans son cou se réveilla; elle fit même de son mieux pour prendre un ton presque aimable.

« Je suppose que ces mots vous confirment mon identité. Pouvez-vous me détacher, maintenant ? »
Lycoris de Sombresang
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