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Let me be perfectly clear that this wasn't my fault
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
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Allégeance : Invictis
Mer 6 Fév - 22:29
De mesquin, son sourire était devenu mauvais, rien qu’un instant. Une fraction de secondes dérisoire, presque indiscernable. Elle se moquait de lui. Ce n’était rien de nouveau pour lui. Nombreux étaient ceux qui se moquaient, dénigraient, insultaient. Sur son passé, sur ses faits, sur sa race. Aucunes de ces provocations ne trouvaient de réponses de sa part. Pourtant, ce rire-ci l’irrita. Entraîné par l’alcool, certainement, il s’était laissé aller à s’ouvrir, infimement. C’était de ça qu’elle riait. C’était ce qui le touchait, l’énervait. Le blessait ?

Pourtant il n’avait pas à en être surpris. Pourquoi l’était-il ? C’était tout à fait le genre de la jeune femme de réagir de la sorte. Ce fut sur cette pensée que toute contrariété qu’il ait pu ressentir s’en fut avec le vent, immédiatement remplacée par cet impassible masque qui épousait les traits de son visage tandis qu’il continuait son repas, la laissant rire.

« Et grand bien leur fasse, madame la copiste. Je bois à leur santé. »

Valerius avait encaissé chaque mot qu’elle avait prononcé sans broncher, les retournant dans son esprit, y attachant des images et des envies. Des souvenirs heureux vinrent élever encore ses pensées déjà fortement allégées par l’alcool, et les gorgées supplémentaires achevèrent de transformer  son sourire factice en entrain sincère.

« Si plus de gens se mariaient par amour… Non. Si tout le monde se mariait par amour, le monde serait certainement plus heureux, moins cruel. Qui sait, il se pourrait même que les pires journées deviennent elles aussi moins moroses. Malheureusement, les femmes comme vous ne sont que la monnaie des luttes de pouvoir, et les hommes comme moi ne sont que les trophées de personnes en quête d’attention. Alors je lève mon verre à tous ces braves gens qui peuvent encore se marier par amour ! »

Le Cerbère s’était levé, et avait prononcé cette dernière phrase avec force, suscitait une acclamation du reste de la salle qui se levèrent à leur tour, choppe en l’air. Certains vinrent trinquer avec lui, des rires furent échangés, des toasts furent portés, et lorsque le légionnaire se rassit pour faire face à sa compagne du soir, ce fut un franc sourire qui ornait son visage. Il l’observa quelques instants, en silence, profitant de sa vue avant de reprendre.

« Avez-vous déjà aimé, Lycoris de Sombresang ? »
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Mar 19 Fév - 21:35
« Il n'y a qu'une personne que je n'ai jamais aimé dans ma vie, toute ma vie » observa-elle d'un ton presque joyeux, vidant elle aussi sa choppe après les exclamations de la salle. Ses lèvres roses sont closes, silencieuses, et pourtant les images dans son esprit semblent exploser les unes après les autres après avoir été refoulées toute la soirée ; elles ont en commun une blancheur éclatante. Une luminosité qui engloutit tout, à la fois belle et douloureuse tant elle est forte. Pendant quelques secondes, Lycoris elle-même est perdue, cligne des yeux sous l'effet de l'alcool qui lui monte à la tête, puis elle semble se reprendre. Le contrôle de ses pensées, aussi. Que disait Valerius, à nouveau ? Aimer. C'est vrai.
Du moins, elle, brutale et égoïste, toute drapée dans ses convictions qu'elle était, même-elle était capable d'aimer autrui.

« Mais il ne s'agit pas de l'amour comme vous l'entendez dans votre question, je suppose. Alors non, je n'ai jamais aimé. » Son regard louvoie dans la salle sans but précis, errant de table en table. Les hommes ont le rire gras, les quelques femmes présentes, les joues rouges. lls ont l'air heureux.  Dans l'instant, du moins.  « Ce n'est pas comme si on allait me demander mon avis, de toute manière. Et je n'ai pas le loisir de pouvoir m'attarder sur le sujet. » Son ton s'étiolait, un infime fragment de tristesse dans sa voix, après quoi elle se reprit sans laisser trace de l'ombre qui venait de la traverser. Plus confiante en elle, en lui. Elle se penche, ses mains jointes en avant sur la table débarrassée il y a peu par le tavernier. Propice à la confiance... Ou la bêtise.

« Je n'en ai point eu l'occasion, après tout. Peut-être que cela va changer... Savez-vous garder un secret?»
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
DEAD MEN DON'T BITE
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Allégeance : Invictis
Mer 27 Mar - 19:46
Ce sourire qui déformait ses lèvres, aussi honnête qu’enfantin qu’il était, s’effaça progressivement à la réponse de sa compagne. À la fois l’orale, celle qu’elle formula, celle qui lui était destinée. Mais aussi la silencieuse, celle qui ne devait résonner que dans son esprit, celle dont le Cerbère ne percevait que des bribes, mais qui pourtant étaient bien suffisantes pour qu’il comprenne, et beaucoup trop privées pour qu’il ne se sente pas coupable d’intrusion après les avoir aperçues.

La précision qu’elle apporta le rassura, un peu. Aussi intimes que ces images aient été, savoir qu’elles n’était pas intimes intimes avait quelque chose de soulageant. Le légionnaire porta une nouvelle fois la choppe à ses lèvres. Ses yeux étaient tournés vers l’Humaine, mais lui-même peinait à savoir si c’était elle qu’il regardait. Les mots que la belle continuait de prononcer parvenaient à ses oreilles, délivrés de cette voix qui était la sienne, désagréablement agréable. Et avec eux, le Cerbère perçut la tristesse qui, si elle n’était pas à leur origine, les enveloppait.

En cet instant, il se sentit proche d’elle. Comme s’il pouvait la comprendre. Comme s’il savait ce qu’elle avait pu endurer. Mais cet instant fut de courte durée, dissipé lorsqu’elle se pencha vers lui, visiblement sur le point de lui dévoiler quelque chose de terrible. Du moins, c’était ce que l’alcool lui dictait.

La question l’étonnait. Visiblement troublé par la boisson, il cligna des yeux, observa le fond de sa choppe, haussa les épaules, la termina et la reposa sur la table avec moins de précaution qu’il l’aurait désiré.

« J’imagine. Pourquoi, en avez-vous un à me révéler ? »
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Ven 5 Avr - 20:51
Lancer de dés: Est-ce que Lycoris avoue la vérité à Valerius?
Lycoris de Sombresang
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Maîtres du Cycle
I know, too, that death is the only god who comes when you call.
Maîtres du Cycle
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Ven 5 Avr - 20:51
Le membre 'Lycoris de Sombresang' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Oui ou Non' :
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Maîtres du Cycle
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Lycoris de Sombresang
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Ven 5 Avr - 22:21
Il imagine ? Autant lui dire non. Elle fit la moue, indignée par le manque d’intérêt que manifestait le gladiateur à l'égard de ses confidences. Il n'était pas le genre de personne à s'intéresser aux potins, elle le sentait bien, mais tout être humain avait lui une part de curiosité, après tout... Ou peut-être que le point était justement là, elle oubliait trop vite que son interlocuteur n'était pas de sa race. Mais elle a envie de lui faire confiance... La couleur rougeoyante de ses yeux n'effraie pas Lycoris, au contraire, elle aime s'y plonger. Ils lui rappellent ceux de sa sœur... Malgré les rumeurs de bonne femme qui couraient sur eux- ne croisez pas le regard d'un Cerbère, il viendra chercher vôtre âme la nuit prochaine pour vous traîner en Enfer! Elle n'en a jamais eu cure. Le vicieux alcool altère peut-être lui aussi sa perception... Et elle décide de lui raconter ce qu'elle meurt d'envie de faire. Sans aller jusqu'à se mettre en danger, cela dit.

« Meredith vous a parlé de son cher navire, d'après ses dires. Il semblerait que vous ayez l'opportunité d'y embarquer plus tôt que ce que vous pourrez imaginer» finit-elle par lâcher, malicieuse, n'en disant pas davantage pour le moment. Elle a envie de réveiller son attention, un désir qu'elle-même sait enfantin et peu digne d'une personne de son rang- mais sa personnalité est telle. Et l'instant d'après, elle feigne de bailler. Ils avaient tous deux terminé leur repas et boissons, aussi la jeune noble fit signe au tenancier de venir à leur table pour qu'elle lui glisse quelques pièces de cuivre entre les mains. Quelques-unes de plus que le prix qu'il lui avait annoncé, si on en juge le sourire engageant qu'il lui offre, avant de tirer poliment son siège afin de la laisser se lever. Se drapant dans sa cape de fourrure, ses doigts nerveux en ajustent la broche autour de son cou pour fermer le luxueux vêtement.

« J'ai la sensation qu'il a cessé de pleuvoir au dehors. Allons marcher pour digérer ce copieux repas» propose-elle à Valerius en posant une main sur son avant-bras, charmeuse. Il est pourtant impossible d'entendre le bruit de la pluie qui grondait encore une heure auparavant, telle l'auberge est bruyante... Mais alors que l'Elue entraîne son compagnon sans attendre sa réponse, c'est une nuit glacée mais claire, aux étoiles scintillantes et au ciel dégagé, qui les accueille.
Lycoris de Sombresang
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Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Jeu 11 Avr - 21:12
L’expression qu’elle afficha à sa réponse fit éclore un mince sourire sur ses lèvres. À quoi s’attendait-elle ? Ils se connaissaient si peu, elle n’était pas une de ses proches. Pour ceux-là, il savait garder les secrets. Et il savait agir en conséquence, peu en importait le prix. Pour des connaissances il pouvait tendre une oreille attentive, écouter, conseiller si cela était nécessaire. Mais au-delà ? Qui savait ce qu’elle pouvait lui dire ? Quels terribles secrets pouvaient être enfermés dans cet esprit qui n’était pas le plus sain qu’il ait pu connaitre, derrière ce visage qui n’était pas le plus laid qu’il lui ait été donné de voir ?

Non, il avait joué la sûreté. Si le secret qu’elle avait à lui dévoiler était d’une ampleur innommable, il ne pouvait décemment pas s’engager à le garder. Il faisait partie de la Légion, après tout, pour ce que ça valait. La curiosité, cependant, commençait à pointer le bout de son nez.

Et cette curiosité fut accueillie par des mots qui lui firent automatiquement froncer les sourcils et effacèrent son sourire. Effectivement, il avait été question du navire de Meredith. Et si revoir Meredith aurait été source de contentement pour le Cerbère, il devait avouer devant cette non-assemblée que l’embarquement à bord de son navire n’était pas une chose pour laquelle il était réellement pressé. La mer était belle, son contact était agréable tant qu’il restait occasionnel et récréatif. Et tant que la terre ferme restait accessible sans trop de difficultés. Au large, la mer pouvait être puissante, meurtrière, terrifiante. Toute cette eau, ce n’était pas à son humble avis l’emplacement idéal pour un chien infernal tricéphale.

Mais au lieu de préciser son idée, dévoiler son secret, et mettre fin à ses interrogations, l’Humaine bailla. Puis paya. Puis s’habilla, avant de suggérer de quitter l’établissement. Ce qu’elle fit, sans attendre sa réponse, l’entrainant comme le vulgaire animal que nombre d’habitants de l’île considéraient qu’il était. Et lorsque le froid lui mordit le visage, filant entre ses cheveux et sifflant contre ses oreilles, il observa sa compagne à la lumière de la lune. Quelques secondes passèrent, pendant lesquelles il ne prononça aucun mot, ne fit aucun geste, concentré dans sa contemplation. L’alcool, sans doute, ou autre chose. Il ne le savait pas. Il n’en avait même pas conscience. Et s’il l’avait eue, il s’en serait moqué. Il était en belle compagnie, par une nuit plus belle encore. Et il avait encore un secret à entendre.

« Suivez-moi, je connais un endroit. Je pense qu’il va vous plaire. »

La main gantée de l’homme frôla le bras couvert de la femme alors qu’il ouvrait la marche.

« J’espère que vos souliers sont confortables, nous allons avoir un peu de marche à faire. Mais ce sera parfait pour notre digestion, et ça nous donnera tout le temps de discuter. »

Et pour cause, l’endroit où il voulait l’emmener se situait hors de la cité. Par des sentiers ardus. Jusqu’aux étoiles.
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Ven 12 Avr - 20:28
« Je devrais survivre à une petite marche de santé » lui glissa-elle en relevant un pan de sa robe, malicieuse- pour lui montrer ses chaussures, bien sûr, des petites bottes de cuir, mais dévoilant aussi un peu de ses jambes nues, l'espace d'un instant. Le tissu retomba, et c'est en toute innocence, ou presque, qu'elle glissa son bras sous celui de Valerius, comme une noble dame accompagnée de son chaperon- ou de son époux. Pas qu'elle s'inquiète particulièrement des pensées des rares passants à leur égard, mais la chaleur était la bienvenue en cette nuit encore humide de l'averse antérieure. Elle appréciait le contraste entre les pavés froids de la cité et la tiédeur émanant du Cerbère, et inspira profondément l'air embrumé de sel de la ville.

« Que pensez-vous des nations étrangères qui vivent seulement à quelques jours de voyage de nous, paraît-il? L'Empire laisse entendre qu'une guerre se prépare » suggéra la louve, un doigt effleurant ses lèvres, l'air songeuse. Y croyait-elle ? Les circonstances malheureuses de sa naissance l'avaient profondément marquée en lui brisant toute confiance qu'une dame de son rang aurait pu tenir en la royauté de ce pays, mais il était difficile d'ignorer les rumeurs montantes des ennemis à la peau sombre venus piller leurs côtes. L'île était déjà si souvent la proie des guerres provinciales qu'une attaque extérieure pourrait bien embraser le pays sans qu'ils n'aient le temps de se défendre.
La jeune femme fut soudainement consciente que bien d'autres questions lui brûlaient les lèvres- elle avait si peu d'occasion de discuter aussi franchement avec d'autres personnes que les quelques servantes de son entourage proche, après tout. Et encore moins avec un homme. La curiosité qu'il lui inspirait était sincère, de même que le sentiment de confiance relative qu'elle avait en lui- si il avait voulu lui faire du mal, il en avait largement eu l'occasion lors de la nuit de leur rencontre, dans cette forteresse lugubre. Pour une Lycoris qui aimait se jouer des gens, cet intérêt était presque embarrassant, mais elle détourna sa gêne- mise sur le compte de l'alcool bu auparavant- en fixant ses yeux dorés droit devant elle, également intriguée de savoir quelle était leur destination.
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Valerius Ancilia
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Allégeance : Invictis
Mar 16 Avr - 23:48
Le Cerbère lança un regard en arrière, sur sa compagne. Puis il descendit, laissant son intérêt glisser le long de la robe, jusqu’à ses bottes, puis remonter légèrement pour voir les jambes qui lui tirèrent un sourire en coin, le coin qu’elle ne pouvait pas voir pour lui qui était de profil.

Il ne fit aucune remarque quand elle lui prit le bras. Il n’afficha pas non-plus la moindre gêne, ni même un entrain particulier. C’était comme si tout était normal, comme si la situation était habituelle, comme si elle avait toujours été. Comme des époux. Et en cet instant, le conflit qui les avait forcés à s’affronter quelques temps auparavant paraissait si loin, si trouble. Presque irréel. Pourtant, ils en étaient tous deux toujours marqués. Il avait toujours l’empreinte de ses dents sur sa main. Elle avait toujours la cicatrice de sa lame sur sa gorge. Mais dans l’obscurité de la nuit, elles aussi étaient invisibles.

Lycoris reprit la parole, lui posant une question intéressante à laquelle il n’avait jamais vraiment songé. Le Cerbère ricana, réfléchit un instant à la question, puis répondit avec un soupir :

« Je peine à faire confiance à ceux qui ne partagent pas mon sang, et plus ils vivent loin de chez moi pire c’est. Que croyez-vous que je pense d’étrangers que je n’ai jamais vus de mes yeux ? »

Les rues s’enchainaient, les tournants aussi. Les passants, eux, étaient bien plus rares à cette heure, et plus rares encore étaient ceux qui firent attention au couple en promenade. Quelques uns reconnurent le légionnaire à son regard ardent, mais aucun ne sembla savoir qui était la femme qui l’accompagnait. Et pouvait-il les blâmer ? Après tout, lui-même n’était pas certain de savoir qui était vraiment Lycoris de Sombresang.

Très vite, ils arrivèrent aux portes de la cité. Des confrères de l’homme pointèrent des torches dans leur direction afin de s’enquérir de leur identité. De brefs mots furent échangés, et malgré la curiosité insatisfaite des gardes quant à l’identité de la femme et la relation qu’elle entretenait avec Valerius, le couple continua son chemin, quittant bientôt la route pour suivre un sentier qui n’était tracé nulle part ailleurs que dans l’esprit du guide temporaire.

Aucune trace n’était visible, pourtant le légionnaire avait emprunté ce chemin à de nombreuses reprises. Il aurait pu avancer les yeux fermés, si la bienséance ne lui sommait pas de faire attention au confort de son invitée. Il fit quelques détours, contournant ses propres raccourcis, les troquant pour des passages plus facilement praticables, montant inlassablement, jusqu’à ce qu’enfin ils atteignent leur destination.

Ils étaient sur un petit plateau au milieu des falaises, complètement dénué de verdure autre que l’herbe qui le tapissait. Depuis son bord, on voyait la cité en contrebas, par-dessus ses remparts. Les points lumineux laissaient deviner les torches qui en était l’origine, au sein de cet océan d’obscurité qu’était Novae. Mais aussi impressionnante que la vue était, ce n’était pas ce pour quoi le Cerbère avait emmené l’Humaine.

Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour s’allonger dans l’herbe, et c’est à ce moment-là qu’un sourire illumina son visage. Au-dessus d’eux, le ciel nocturne luisait de mille feux stellaires qui semblaient tellement proches que l’on pouvait croire qu’il suffirait de tendre le bras pour les attraper. Elles étaient innombrables, des billes lumineuses lâchées de manière désordonnée sur une immense table d’un noir profond, dont la disposition chaotique laissait à l’esprit l’occasion d’imaginer un nombre infini d’images différentes.

C’était son sanctuaire, l’endroit où il venait, seul, lorsqu’il avait besoin de réfléchir, se reposer, ou simplement se vider l’esprit. Et ce soir, pour une raison qui lui échappait, sûrement l’alcool, il avait décidé de le partager.
Valerius Ancilia
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Lycoris de Sombresang
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Allégeance : L'Empire
Sam 11 Mai - 20:54

Ses doigts fins resserrent les liens de sa cape alors qu'un rire gracile s'échappe de ses lèvres. Lycoris avait du mal à imaginer son compagnon si méfiant à l'égard des étrangers, alors qu'il semblait si différent en tout point des autres soldats qu'elle a l'habitude de fréquenter. En cela au moins, il est bel et bien un natif de la fière Invictis.
Intriguée quand leurs pas les mènent à l'extérieur de la ville, et sa curiosité naturelle est une part indéniable de sa personnalité ; inévitablement, ses yeux pétillent et son sourire se fait plus sincère au fur et à mesure qu'ils avancent, son impatiente grandissante à peine masquée. Elle s'appuie sur le bras de Valerius pour grimper quand le chemin devient plus escarpé en oubliant son rang, s'oubliant elle-même dans leur conversation.

« J'aimerai pouvoir dire avec autant de confiance que vous que partager le même sang suffit à la certitude que je risque moins avec eux que en la présence d’étrangers que je n’ai jamais vus de mes yeux » ironise la jeune femme avant de soupirer. La conversation se détournait une fois de plus sur sa famille- ou était-ce elle qui ne pouvait pas s'en détacher ? Leur arrivée à la destination prévue la sauva de se poser trop de questions, alors qu'ils parvenaient sur un plateau surplombant la ville.

Apparemment fatiguée par l'effort fourni, elle se laissa tomber à côté du Cerbère avec fort peu de grâce sur son séant- l'épaisseur de ses jupons, sa robe et sa cape amortissent sans difficulté sa chute. Seules ses mains touchent l'herbe froide, mouillée alors qu'elle s'installe confortablement, la promptant rapidement à serrer ses bras contre elle, au chaud sous sa cape. A cet instant présent, elle se sent bien après cette petite promenade de santé, mais l'expérience lui a appris qu'après l'entraînement, rien n'est plus pénible que de se dévêtir pour un rafraîchissement momentané qui lui apportera un regrettable rhume par la suite.

Puis la louve lève ses yeux flavescents vers la voûte céleste. Sous la splendeur des astres, elle se sent soudainement minuscule, et l'impression lui coupe temporairement la parole- chose si rare chez la jeune femme, grande bavarde pour tant s'en faut. Il était inutile de troubler le silence pour constater la beauté de la scène- elle s'imposait d'elle-même. Loin des flammes des torches de la ville, les étoiles scintillaient dans le ciel- parfois brièvement masquées par les lourds nuages qui passaient, les plongeant alors dans l'obscurité presque totale. La sensation du privilège d'être les seuls au monde à admirer la vue la fait frissonner, puis le froid mordant de la nuit la ramène à la réalité. Le monde était bien plus vaste qu'une petite île comme Invictis, et elle allait bientôt le découvrir d'elle-même.

« Je crois que je préférerai encore dormir ici que redescendre » finit-elle par murmurer au gladiateur, à moitié amusée par l'idée du défi, à moitié en train de se lamenter, comme toute fille de bonne famille qui n'aurait pas dû avoir l'habitude de marcher aussi longtemps. Un simulacre parfait alors qu'elle lui offre un sourire faussement éreinté, mais toujours séducteur.
Lycoris de Sombresang
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